C'est parti pour une formation aux bases de l'apiculture, par le biais du rucher école de l'association l'abeille des Deux-Sèvres ainsi que d'une formation proposée par la chambre d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine: "Des ruches dans mon exploitation, pourquoi pas?" .
Suivez-moi dans cette nouvelle expérience qui j'en suis sûre sera super intéressante !
Première journée de formation aux Sicaudières
Pour cette première journée de formation j'ai rendez-vous au lycée agricole "Les Sicaudières" à Bressuire. Cette formation est donnée par des bénévoles passionnés et membre de l'association "l'abeille des Deux-Sèvres". Je prends le train en marche, car la formation a commencé il y a plusieurs mois et je commence donc après que cinq cours aient étés déjà donnés. Mais heureusement Jacky Moreau notre formateur a bien voulu m'accepter et m'a transmis les documents relatifs aux cours déjà donnés.
Je me rends vite compte de l'engouement général pour l'apiculture en remarquant que beaucoup plus de personnes que j'imaginais étaient présent également pour se former aux joies de cette belle pratique ! La plupart des personnes présentes sont là par curiosité, et surtout pour une pratique apicole limitée à un cercle familial. Moi j'aimerais beaucoup pouvoir profiter de nos 80 hectares de champs et de bois pour y installer plusieurs ruches.
- La première partie du cours porte sur différents types de ruches ( car oui oui, il y a énormément de modèles différents, et chaque modèle ne convient pas à tout les types de pratiques apicoles.. Le choix du modèle de ruche est donc très important ):
La ruche de type "Kenyane" : ce modèle est plutôt intéressant pour une pratique sédentaire de loisir. Elles ont l'avantage d'être économique et facile à fabriquer soi-même, elles demandent peu de matériaux car dans ces ruches ce sont les abeilles qui fabriquent elles même leur base de cire. Cependant elles ont un poids assez élevé et sont donc difficiles à manipuler,on ne peut donc pas les changer de place souvent; de plus il faut être présent très souvent pour surveiller l’évolution de la colonie dans la ruche et si nécessaire rajouter de nouveaux cadres.
C'est une ruche horizontale: la colonie s'agrandit sur la longueur. Elle a une forme particulière en "V" qui rappelle aux abeilles l'habitat qu'elles peuvent trouver dans la nature , et qui respecte mieux la forme de la grappe d'abeille . C'est le modèle de ruche qui est souvent utilisé par les ONG en Afrique par exemple, car elle a permis de vulgariser l'apiculture en utilisant uniquement les matériaux locaux.
La ruche "Dadant" est un modèle de ruche verticale à cadres, le plus utilisé en apiculture en France.
Elle est caractérisée par deux éléments essentiels:
Le corps de la ruche: il abrite la colonie d'abeilles et 10 (ou 12) cadres avec une toile de cire pour permettre aux abeilles de créer leurs alvéoles.
La hausse: elle permet la récolte du miel, et contient 9 (ou 11) cadres.
Caque élément de la ruche peut se superposer, est interchangeable et donc se manie facilement.
- La seconde partie du cours porte sur la composition du miel:
Les abeilles butinent jusqu'à trois kilomètres de la ruche. Elles y trouvent de nombreuses variétés de plantes qui ont chacunes un attrait différent de part leur concentration en nectar. Elles ingurgitent le nectar qui se stocke dans une poche située sur leur thorax, puis le régurgitent une fois arrivées à la ruche.
Le miel a donc une composition différente selon le nectar qui le compose.
Le miel est un sucre composé essentiellement de fructose et de glucose, plus une petite partie de saccharose (5%).
une remarque qui m'a interpellé est que son aspect diffère selon qu'il soit composé majoritairement de fructose ( il sera alors plus liquide, comme le miel d'accacia), ou majoritairement de glucose (il sera alors plus cristallin, comme le miel de colza).
- Puis pour finir une partie pratique dans les ruchers du lycée "Les Sicaudières" :
Première ruche!!
Grâce à un bon ami apiculteur à coté de Poitiers qui me donne une ruche pleine, je peux enfin me mettre au travail. Je l'ai remercié avec quatre kilos de bonne viande de chez nous, il était ravi !
On a décidé de placer la ruche dans notre bois de vingt hectares, à coté d'un petit étang afin qu'elles puissent boire tranquillement.
En ce moment on trouve beaucoup d'arbres différents en cours de floraison (et oui, les arbres aussi ont une période de floraison ! :) --> cf: plus bas) : des arbres à feuilles caduques comme les chênes, frênes, ormes, peupliers, tilleuls, châtaigniers; et les arbres à feuillage persistant comme le sapin. De plus on peut également trouver de nombreuses plantes dans le sous-bois, comme le muguet, l'iris, la jacinthe sauvage, ou la stellaire hollostée. Tout cela consistera un met de premier choix pour les abeilles nouvellement installées!
La floraison des arbres:
La floraison des plantes:
Le printemps voit le retour des fleurs sur les plantes. En effet, les plantes se reproduisent grâce à leurs fleurs qui constituent leurs organes reproducteurs.
Les étamines des fleurs fabriquent le pollen: petits grains vivants qui abritent les spermatozoïdes; alors que le pistil abrite les ovules (l'oosphère). Lors de la fécondation, la rencontre entre spermatozoïdes et oosphère entraîne la naissance d'un embryon qui se développera dans la graine ( issue de la transformation de l'ovule), au cœur du fruit (issu de la transformation du pistil).
Et les arbres dans tout ça?
Quand on pense à certains arbres fruitiers le phénomène de floraison nous saute aux yeux, comme pour le cerisier ou le pommier par exemple. Mais même si ce phénomène n'est pas toujours visible, il se produit pourtant pour tous les arbres ! Si on prend l'exemple du chêne, chez lequel il n'y a pas de floraison visible, on lui trouve pourtant des glands, qui sont des fruits. Or, pour faire des fruits il faut une fleur: c'est une règle fondamentale en botanique.
Les fleurs du chêne sont les résultat de l'éclosion de petits bourgeons marrons observés en hiver pour donner naissance soit à des petites feuilles lobées soit à des fleurs. Ces fleurs sont de deux types (mâles et femelles). On parle de plante monoïque (les sexes sont séparés mais portés par la même plante ) dicline ( il y a des fleurs mâles et des fleurs femelles mais une fleur ne peut pas être à la fois mâle et femelle).
- Les chatons des fleurs mâles: pendent sous les jeunes feuilles, au sommet des rameaux, de couleur jaune-verdâtre, fleurs sans pétales, minuscules, réduites à quelques étamines.
- Les chatons des fleurs femelles: au sommet des jeunes rameaux aux feuilles encore tendres, petites protubérances minuscules ( moins d'un millimètre), fleurs réduites à un pistil à l'extrémité rougeâtre-pourpre divisée en trois stigmates (aire d'atterrissage du pollen).
Le pollen s'échappe des étamines et, transporté par le vent, germe sur les stigmates des fleurs femelles; les spermatozoïdes rencontrent l'ovule: c'est la fécondation, et donc la naissance d'un fruit !
La fleur ne possède pas de pétales: elle possède de minuscules petites feuilles plaquées en écaille et qui entourent la base du pistil. Ceci donnera la future cupule du gland.
Source et photos: site internet "des fleurs à notre porte" .
Deuxième journée de formation aux Sicaudières
Lors de cette deuxième journée de formation, nous nous sommes directement dirigés vers l'endroit où sont installées toutes les ruches de l'exploitation agricole "Les Sicaudières", à Bressuire.
- Dans un premier temps nous avons appris à transférer une ruche dans une nouvelle ruche:
- Dans un second temps,nous avons examiné les ruches dans l'espoir de faire un essaim artificiel, mais la ruche en question n'ayant pas assez de couvain nous nous sommes dirigés vers un essaim qui s'était formé dans une haie aux alentours.
Premier essaimage pour notre ruche .. :-(
Lors d'une visite de contrôle auprès de notre ruche en plein été, nous avons eu le malheur de voir que la population d'abeilles sur place avait considérablement diminué, et que le
couvain était presque absent de la ruche..
L'essaimage, c'est quoi?
L'essaimage est le mode de reproduction naturel des colonies d'abeilles. La colonie se développe durant l'hiver, et généralement, au milieu du printemps ou au début de l'été, lorsque la colonie devient trop peuplée, plusieurs larves sont nourries exclusivement à la gelée royale pour former de nouvelles reines. un peu avant la naissance de la future reine, la reine de la colonie s'envole avec une partie de la colonie avec elle pour aller former un essaim sur des branches d'arbres ou autres abris.
Un apiculteur averti a plusieurs techniques à sa disposition pour prévenir l'essaimage, il y a l’écrémage par exemple qui consiste en la constitution d'un
essaim artificiel par le prélèvement de cadres dans deux ou trois autres ruches "fortes"pour créer une nouvelle ruche.
C'est avec l'expérience qu'on apprend comme on dit ! Donc si notre ruche passe l'hiver en forme et que les conditions sont réunies, nous tenterons la technique de l'essaim artificiel pour prévenir un nouvel essaimage . Et comme ça en plus ça nous fera une ruche en plus :-) .
Préparation de la ruche pour affronter l'hiver
Aujourd'hui nous avons été retirer la hausse de notre ruche, et traiter notre colonie contre le varroa destructor.
Qui est donc ce varroa destructor?
Le varroa destructor est une espèce d'acariens parasites de l'abeille adulte ainsi que des nymphes et des larves. Il est originaire d'Asie du sud-est où il vit aux dépends de l'abeille asiatique Apis Cerana ( qui résiste bien à ses attaques), et arriva en Europe il y a environ quarante ans pour coloniser notre abeille domestique Apis Melifera (qui y resiste malheureusement moins bien). Depuis lors c'est un combat perpétuel pour essayer de combattre ce parasite qui cause chaque année la perte de nombreuses colonies .
Le varroa femelle se nourrit de l'hémolymphe des abeilles adultes, aussi bien que de celle des lymphes ou des larves. C'est pourquoi on peut le trouver aussi bien sur les abeilles ( où on peut le voir à l’œil nu), que dans les alvéoles (où les femelles pondent de sept à huit œufs). Une femelle varroa peut effectuer plusieurs cycles de ponte, et les varroas peuvent également s'accoupler plusieurs fois, ce qui rend leur développement exponentiel.
Pour traiter notre ruche nous avons donc utilisé de l'amitraze, qui est le seul traitement qui donne de bons résultats, sans être agressif pour la ruche. Il suffit de déposer
deux bandelettes imprégnées de chaque coté du couvain, au début de la saison d'hivernage; c'est à dire lorsque toutes les hausses (où l'on extrait le miel) sont retirées. De ce fait il n'y a
pas de contamination du miel.
On espère pouvoir se passer de traitement dans les années futures, par sélection de souches d’abeilles qui résistent bien aux parasites. Mais il va nous falloir malheureusement
encore quelques années pour cela.
Il existe aussi des traitements dit "bio" à base d'acide oxalique, mais qui sont très agressifs pour la colonie car il faut soit leur pulvériser la solution sur le corps soit ouvrir la ruche en plein hiver pour faire le traitement ( alors que la colonie ne supporte pas le froid).
Nous irons aussi placer une plaque sous la ruche lorsque les températures diminueront afin s'atténuer les pertes de chaleur de la ruche durant les froids mois d'hiver ( en effet le bas de notre ruche est constitué d'une plaque grillagée, qui laisse donc passer beaucoup d'air).
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Elisabeth (vendredi, 10 mai 2019 17:37)
Super de suivre tes aventures, voilà une formation que j'aimerais faire mais pour le plaisir !